La petite histoire de Trinity Church

L’église anglicane Trinity Church, située au cœur du secteur Iberville (jadis Christieville) de Saint-Jean-sur-Richelieu, a été érigée en 1841 par le seigneur de Bleury, le major William Plenderleath Christie.  C’est d’ailleurs sa veuve qui a assuré la construction en 1848 d’une autre église, The Church of the Messiah, devenue depuis 2011 le Centre d’Arts de Sabrevois.

La magnifique propriété de quatre arpents qui encadre l’église Trinity Church comprend aussi un presbytère construit en 1842, aujourd’hui La Maison Epiphany, et un cimetière d’une grande valeur patrimoniale.  La partie arrière de l’église a servi d’école pour la population anglophone de la région et comportait au grenier un dortoir d’une dizaine de lits.  Offrant des cours de la première à la sixième année, l’école a reçu des enfants pendant presque 100 ans, soit de 1842 jusqu’en 1936.  

La paroisse de Trinity Church doit sa pérennité au major Christie qui a assuré le salaire du pasteur et le fonctionnement de l’école à perpétuité.  On y a dénombré jusqu’à 85 paroissiens.  La paroisse a fêté en 1961 son cent-vingtième anniversaire, en présence de l’évêque du diocèse de Montréal, le très révérend John Dixon.  Malheureusement, elle a dû la même année mettre fin à ses activités en raison du nombre de fidèles devenu infime.  Par la suite et jusqu’au 24 mars 1996 quand  l’église fut déconsacrée, la propriété a servi de Retreat House, autrement dit de centre de ressourcement, ainsi que de centre de conférences, pour le diocèse de Montréal.  Elle a été achetée quelques mois plus tard par un groupe de trois personnes qui projetaient de la transformer en centre de convalescence;  ce projet ayant toutefois échoué, la propriété fut reprise par le diocèse qui en détenait l’hypothèque.  La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu s'en est porté acquéreuse le 20 décembre 2001 pour la somme de 75 000$.  Les conditions de vente fixées par le diocèse et acceptées par la Ville prévoyaient que l’ensemble soit destiné à des fins publiques et communautaires, et que le cimetière continue d’être accessible au public et maintenu en bon état.

 

Les Amis de Trinity :  la naissance d’une idée

C’est la Ville d’Iberville, à l’initiative de M. Jean Rioux, maire de l’époque, qui a résolu d’acheter du Diocèse anglican de Montréal le site de Trinity Church.  L’acquisition fut finalisée par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu à la suite de la fusion des municipalités.  Hélas, l’avenir du site se trouvait constamment compromis, autant par des projets individuels d’acquisition que par d’incessants actes de vandalisme, y compris deux incendies successifs ayant pris naissance dans les sous-sols des bâtiments,  l’un le 29 septembre 2001 au presbytère et l’autre, le 18 février 2002, à l’église.  En 2004, à l’instigation de Lucie Sanfaçon, membre du C. A de la Société d’histoire du Haut-Richelieu, une pétition intitulée « Trinity Church aux citoyens! » a été lancée contre la vente de Trinity à un propriétaire privé.  Deux membres de la Société d’histoire, MM. Marcel Gauthier et René Paradis, ont aidé Mme Sanfaçon à recueillir des signatures.  C’est ainsi que, pour une première fois, la population a été sensibilisée à la nécessité de sauvegarder ce merveilleux patrimoine.  Le texte de la pétition se terminait ainsi :

 «Par la présente, nous requérons une consultation, un débat sur la place publique,
afin que ce site chargé d’histoire qui nous est propre ne passe pas au privé,
mais que légué par nos pionniers, il reste définitivement nôtre.
Un appel à la conscience populaire!  Un appel à notre fierté régionale! »

Forte de plus de 600 signatures, la pétition a été présentée au Conseil municipal de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu par Mme Sanfaçon en septembre 2004.  Cette pétition a entraîné la formation d’un groupe, Les Amis de Trinity d’Iberville, qui tenait à ce que soient respectés les titres originaux de l’église exigeant que la propriété soit mise à la disposition de l’ensemble des citoyens.  Les premières réunions du groupe se sont tenues à la Société d’histoire du Haut-Richelieu et Mme Lucie Sanfaçon y a été élue présidente;  le groupe Les Amis de Trinity d’Iberville a été incorporé le 8 février 2005.  La même année, les résultats d’une étude patrimoniale sur l’ensemble de l’église Trinity Church, effectuée par Mme Odette Côté, professeure de design au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu et étudiante à la maîtrise en architecture à l’Université de Montréal, furent présentés aux citoyens préoccupés par le sort du site.    

C’est ainsi que Les Amis de Trinity d’Iberville sont devenus un groupe de pression militant en faveur de la réalisation des objectifs suivants :

  • redonner à la collectivité l’accès à un site patrimonial unique au Québec, faisant partie d’un ensemble seigneurial exceptionnel;

  • réaliser la mise en valeur de l’église Trinity, de ses dépendances et de son site à des fins communautaires, culturelles et récréo-touristiques;

  • restaurer, préserver et valoriser ce site historique qui sera un pôle d’animation de premier plan dans le secteur Iberville.

Au fil des ans, Les Amis de Trinity d’Iberville ont organisé, entre autres :

  • des présentations du projet au public;

  • des brunchs au sous-sol de l’église Saint-Noël-Chabanel;

  • des visites guidées du site avec commentaires sur le rôle qu’ont joué dans l’histoire de la région les personnes enterrées au cimetière;

  • des prestations diverses:

◦    le chanteur Jacques Ménard accompagné du frère Gérard Dupras;

◦    la comédienne Margot Campbell (la « marraine » des Amis);

◦    le conteur François Lavallée;

◦    l’Union musicale d’Iberville;

◦    diverses chorales :  Les goûts réunis, la chorale scolaire d’Éric Beaudry, Les petits chanteurs du Haut-Richelieu, L’ensemble vocal de l’Écluse, La chorale et l’harmonie de Myriam Chabot (école Notre-Dame-de-Lourdes);

◦    des concerts d’Émile Proulx-Cloutier, de Salomé Leclerc et de l’ensemble de Luc Beauséjour (Margaret Little, Vincent Lauzé).

  • un souper d’époque (1840) de cinq services au manoir Christie-Baillargeon avec la participation de l’historien Jacques Lacoursière et la harpiste Myriam Reid;

  • des thés organisés à l’occasion de l’inauguration du Domaine le 17 juin 2017 ainsi qu’en septembre (le « thé de l’équinoxe ») et en novembre 2017 (le « thé de Noël »);

  • enfin, la publication du livre « Le fantôme de Trinity Church » de Margot Campbell.

 

En 2009, le groupe des Amis a reçu le prix « Fleur bleue » offert par le Musée du Haut-Richelieu en reconnaissance de sa ténacité et sa persévérance dans la sauvegarde du patrimoine religieux et seigneurial.  C’est avec l’inauguration du Domaine Trinity en 2017 que le projet des Amis de Trinity d’Iberville s’est enfin concrétisé.  Il s’est d’ailleurs mérité une place de finaliste au concours du Mérite Ovation municipale 2018 qui récompense les municipalités qui ont su « faire preuve de créativité et d’imagination » dans « la réalisation d’un projet destiné à améliorer la qualité de vie de ses citoyennes et de ses citoyens ».

 

Les travaux de rénovation

En ruines depuis plusieurs années, abîmés par la météo, saccagés par les vandales et vidés de leur mobilier religieux, les deux bâtiments – l’ancienne église et le presbytère - offraient un spectacle désolant. Les incendies avaient été si intenses que le plancher de l’église s’était effondré. La structure même du presbytère était à reconstruire. En outre, la cloche et les fonts baptismaux avaient été volés, les bancs d’église vendus et l’autel donné à une congrégation de sœurs anglicanes. Par chance, la chaire, les plaques commémoratives et l’armoire de l’ancienne école ont été conservées par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il importe de reconnaître le rôle majeur joué par Mme Dominique Richer, régisseure au Service de la culture, du développement social et du loisir, qui reconnaissait depuis longtemps la valeur architecturale du site et était fermement convaincue de son potentiel comme lieu culturel.

Le 15 février 2005 avait lieu une séance publique d’information visant à solliciter l’appui de la population au projet de sauvegarder le site comme lieu public et lui donner une vocation communautaire et culturelle. Une vision du site une fois restauré et rénové a été présentée, à l’aide d’un plan de sa confection, par l’architecte Jacques Nadeau, dont l’expertise en matière de patrimoine religieux était largement reconnue. En 2007, l’ensemble constitué du manoir (maintenant propriété privée), de l’église, du presbytère et du cimetière, a été reconnu comme « patrimoine unique au Québec » par la Ministre de la culture et des communications d’alors, Mme Lyne Beauchamp, qui a octroyé à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu une subvention de 1,4 M$. Le site est resté à l’abandon jusqu’à ce que, en 2015, la décision soit prise par la Ville de procéder aux travaux, assurant ainsi au futur Domaine Trinity une vocation culturelle tournée vers l’avenir tout en redonnant vie à un lieu intimement lié à l’histoire de la région. C’est à l’architecte Sophie Tétreault qu’on doit la réinterprétation moderne du clocher, avec son carrelage multicolore, carrelage également présent dans la verrière du presbytère. Les plans et devis conçus par les architectes Bourassa-Maillé inc. ont permis l’aménagement de salles de spectacles et d’expositions, de locaux de réunion ainsi que d’espaces pour réceptions de prestige et diverses manifestations artistiques. Des charpentes apparentes en gros bois d’oeuvre confèrent aux intérieurs un fort impact visuel. Les vitraux, d’une grande simplicité mais riches en couleur, sont d’authentiques reproductions des originaux trop abîmés pour être utilisés; y sont incorporées des inscriptions honorant la mémoire d’anciens paroissiens, créant ainsi un lien avec les gens dont la ferveur animait jadis les lieux. Un fait intéressant : les murs intérieurs des bâtiments ont été coffrés avec du chanvre, un matériau écologique et renouvelable doté de propriétés thermiques exceptionnelles. L’enveloppe extérieure en pierre des champs a été entièrement restaurée par Maçonnerie Rainville et Frères de Chambly.

En 2015, la Ville a choisi de faire de la restauration un legs du 350ème anniversaire du peuplement du territoire. Les sommes qu’elle a octroyées, ajoutées à la subvention de 2007, ont permis la réalisation du projet dont le coût total s’élevait à 5,1 M$. Les travaux ont débuté en février 2016 et se sont poursuivis jusqu’en mai 2017. Il importe de mentionner que sans l’expertise de M. Georges Coulombe en matière de revitalisation d’immeubles historiques, le projet aurait coûté beaucoup plus cher.

 

L’inauguration du Domaine Trinity

Du 16 au 18 juin 2017

Le berceau de la ville d’Iberville est enfin ressuscité de ses cendres.  Tant de gens se sont demandés ce que cachaient les ruines de Trinity.  Tant de gens se sont demandés ce qu’on pouvait en faire.  Tant de gens doutaient que ce serait possible de réaliser un tel projet.  Et pourtant, voici le Domaine Trinity.  Personne ne s’imaginait que ce serait aussi beau.

 Enfin, la suspense, l’attente, la curiosité de tous qui ont accompagné la renaissance de ses cendres de ce coin oublié, en effet, le berceau de la ville d’Iberville, a été récompensée par des événements festifs orchestrés par le Service des loisirs (i.e. D. Richer et Y. Langlois et leur équipe de dynamos).

Baptisé avec des noms qui reflètent leur passé mais qui les présentent dans leur nouveau costume/rôle au service de la communauté, le site entier devient Domaine Trinity, l’église le Centre d’art et le presbytère Maison Epiphany. Pour la première fois, Domaine Trinity ouvre ses portes à tous, il appartient à tous, et tous sont invités à venir célébrer cette occasion célibataire.

Une panoplie d’évènements est planifié pour souligner son passé et sa futur. Premièrement, une cérémonie protocolaire se tiendrait le 16 juin avec discours et visite des lieux

 

Journée à l’époque victorienne

 C’est le lendemain sur le Thème Fier passé, que le monde s’habille aux costumes de l’époque victorienne pour animer les espaces extérieurs et intérieurs du Domaine Trinity.  Les visiteurs sont invités à venir piqueniquées sur le site, pour gouter le sentiment de paix qui imbibe les parterres. Les animateurs invitent le gens à jouer aux croquets et d’autres jeux d’époques. Un petit ensemble de cuivre de l’Union musicale d’Iberville a apporté l’ambiance de célébration avec des courtes prestations pendant l’après-midi sur le parterre, annonçant avec panache la cérémonie de coupure du ruban par notre maire, Michel Fecteau. C’est officiel, Domaine Trinity est inauguré pour le plaisir de tous!

L’animation de cette journée avec comme objectif d’évoquer le passé de Trinity Church et ses appartenance. Deux membres des Amis de Trinity ont offert des visites guidées des deux édifices ainsi que le cimetière. Plusieurs membres et bénévoles des Amis de Trinity se sont organisés pour offrir un thé dans la tradition des églises anglicane du passé. Étant donné le grand nombre de personnes présent, plus que 750, la présidente, Lucie Sanfaçon et la marraine des Amis, Margot Campbell, ont distribué des billets pour chaque demie heure de l’après-midi. Les bénévoles ont couru comme des xxx pour offrir du  thé et des scones accompagnés de crème Devonshire maison, et le marmelade au citron confectionné par les membres du conseil des Amis! Le tout servi à la mode d’autrefois, avec des tasses et théières de porcelaine sur des nappes en lin, napperons délicatement pliés, accompagnés des bouquets fleuris. Au moins 340 personnes ont été servies en deux heures et demie! Pendant ces beaux moments, le monde a été gâté par une prestation d’I Musici,  un orchestre de chambre bien connu, avec des pièces musicales d’Elgar, de Dvorak de Brahms et de Tchaïkovski.

 

La journée contemporaine, de dimanche, le 18 juin

Le brillant avenir attendu/prévue au Domaine Trinity a été souligné par des activités centrés sur la magie d’aujourd’hui. La journée a commencé avec le vernissage des œuvres de l’artiste Marie-Soleil Bouillé. Le site était inondé/envahi avec des activités pour des jeunes de tous les âges. Des marionnettes géantes ont circulé sur le parvis et les espaces gazonné. Une machine à bulles a fait ricaner les gens plongés dans le savon de la tête aux pieds.

The city put heart and soul in the organization of a weekend of prestigious and spectacular events.
(En cours de rédaction)

https://www.youtube.com/watch?v=9VdZbvX94Yc

https://www.youtube.com/watch?v=9NHN3w9blLY

https://www.youtube.com/watch?v=gelKlLoMMRs

http://emilysdad3.wixsite.com/images/single-post/2016/03/03/Église-Trinity-premières-images-de-lintérieur

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La reconstruction de l’église